29 mars 2013

Jean Rollin, par-delà le temps

J'ai déjà parlé à quelques reprises du cinéaste et écrivain Jean Rollin sur ce blogue. La découverte de son cinéma, alors que j'étais âgé de seize ou dix-sept ans, a certainement été un moment mémorable. Le climat onirique de ses films, la littérarité de leurs dialogues, l'étrangeté revendiquée de leur scénario et leur identité fortement européenne constituaient autant de surprises après la découverte des classiques américains du fantastique signés Carpenter, Romero et autres. Lorsque les éditions Fleuve Noir firent paraître dans leur collection "Angoisses" le roman Les Deux orphelines vampires de Rollin, je me le suis aussitôt procuré, et j'en garde un vif souvenir, imprégné d'un parfum printanier. Par la suite, j'écrivis à Rollin pour lui transmettre mes compliments. J'eus l'occasion, au fil des années, d'échanger quelques lettres avec lui et de préparer un dossier consacré à son oeuvre, dossier qui parut dans le défunt périodique imagine... (numéro 78). Une dizaine d'années plus tard, l'homme venait présenter à Montréal son dernier film, La Nuit des horloges. En proie à des ennuis de santé depuis un bon moment déjà, il se montra malgré tout à la fois humble, généreux (donnant autour de lui livres et DVD) et anxieux de découvrir la réception critique de son film. Mon ami Patrick Lambert et moi avons eu l'idée d'interviewer Jean Rollin et de lui poser diverses questions sur des sujets qui avaient été moins souvent abordés par les journalistes, entre autres à propos de ses relations avec les derniers surréalistes français et de son amour du roman noir. Filmée par Patrick, la discussion resta inédite pendant plusieurs années, puis, lorsque nous apprîmes, Patrick et moi, que la firme Kino Lorber avait pour projet d'éditer les films de Rollin sur Blu-Ray, nous avons songé qu'il serait dommage de ne pas diffuser ce document qui permet de dialoguer avec Jean Rollin par-delà la barrière du temps, le cinéaste nous ayant hélas quittés en décembre 2010. Ce sera chose faite dès avril avec la parution du Blu-Ray des Raisins de la mort, film fantastique écologique qui demeure l'un des "Rollin" les plus accessibles. Il peut constituer une bonne porte d'entrée dans son univers. Il ne nous reste plus qu'à espérer que l'entrevue, d'une durée de 49 minutes, saura plaire aux cinéphiles...

15 mars 2013

Dégel littéraire

Je profite du printemps qui s'annonce pour donner signe de vie. Comme vous le savez sans doute, ce blogue a dû être délaissé au cours des derniers mois. Ce n'était pas par désintérêt, mais par manque de temps. Cela étant dit, quelques lecteurs de ce blogue ont communiqué avec moi pour obtenir des nouvelles à propos des parutions à venir. J'attendais que les contrats d'édition soient signés avant d'officialiser le tout. C'est maintenant chose faite, et voici la liste des futures publications.
Depuis longtemps déja, j'aime les fanzines européens consacrés au cinéma. On trouve dans ces périodiques une passion communicative que des plumes incisives et originales mettent au service de films souvent aussi obscurs qu'étonnants. Plusieurs d'entre eux sont hélas disparus, comme le mythique Cine Zine Zone auquel j'eus jadis la chance de participer avant le décès de son responsable, Pierre Charles. Avec la démocratisation d'Internet, la période faste de ces publications a semblé révolue pendant plusieurs années, mais cette presse spécialisée connaît un regain de vitalité depuis un moment.

Médusa est l'un des valeureux survivants de la grande époque du fanzinat français. Toujours sous la direction de son fondateur, Didier Lefèvre, le numéro 24 est paru voilà quelques mois. Au sommaire de ce numéro fort intéressant, on retrouve entre autres des entretiens inédits (dont une rencontre avec le pittoresque Giovanni Lombardo Radice, vu dans plusieurs classiques du cinéma bis comme Frayeurs de Lucio Fulci. L'homme a également travaillé avec Umberto Lenzi, Antonio Margheriti, Joe d'Amato et Michele Soavi), un article sur la période pendant laquelle Tobe Hooper (Texas Chainsaw Massacre) travailla pour la firme Cannon, un dossier sur les documentaires-chocs surnommés "Mondo Movies", un survol des dernières productions de la mythique Hammer Films, ressuscitée depuis quelques années, quatre pages sur Frank Henenlotter (Basket Case) et beaucoup de textes au sujet de films qui appartiennent à la grande famille du cinéma de genre : série B américaine, fantastique espagnol, westerns italiens, etc. Le ton y est à la fois érudit et décontracté, passionné mais avec une touche d'humour. On trouvera des comptes rendus de films aux titres étonnants comme Confessions of a Psycho Cat ou Bikini Frankenstein (!), mais aussi un portrait de la comédienne culte Meiko Kaji et bien d'autres choses encore. J'y signe quelques textes, notamment sur Roger Watkins et Radley Metzger. Bonne nouvelle pour les lecteurs québécois : Médusa est disponible depuis peu à la Boîte Noire, club vidéo montréalais bien connu.

À paraître ce printemps :

- "Le chemin délesté" (nouvelle) dans Solaris 186 (avril 2013). Cette nouvelle qui porte sur le deuil et sa symbolique m'a demandé beaucoup de travail, car je souhaitais aborder le sujet de façon sensible. Ce numéro de Solaris sera consacré au fantastique urbain.
 
- "La planète des horreurs" dans le prochain numéro de la revue XYZ (mai 2013). Si vous trouvez le titre de cette nouvelle quelque peu feuilletonesque, vous n'avez pas tort. Elle fait partie d'un projet piloté par Jean-Pierre April : "Le retour du bon vieux futur". Il regroupe des pastiches et des parodies des romans d'aventures populaires des années 1950 et 1960. Au sommaire de ce numéro de XYZ, on pourra lire, outre mon texte, des parodies et des pastiches signés Jean-Pierre April, Geneviève Blouin, Michel Châteauneuf et Ariane Gélinas.

- Mon roman Le Mausolée des matins blêmes paraîtra en mai aux éditions Andara. Ce thriller m'a demandé plusieurs années de travail et de réflexion, malgré sa concision. Une brève présentation : Chansonnier au chômage, Alain Dupont consulte en vain les offres d’emploi dans les journaux. Il est persuadé que son destin ne peut s’aggraver. Et s’il avait tort ? Si un soir, en rentrant chez lui, il faisait une découverte particulièrement désagréable ? Serait-il tenté d’oublier son sort en buvant quelques verres de trop ? Il suffit parfois d’un enchaînement de circonstances en apparence fortuites pour que la malchance s’en mêle. De là à se réfugier dans une bâtisse délabrée pour échapper à un danger soudain, il n’y a qu’un pas. Mais qu’arrive-t-il quand cet abri dissimule une menace aussi grande qu’imprévisible ?


- En juin 2013 paraîtra chez Rivière Blanche l'anthologie Dimension préhistoire, sous la direction de Meddy Ligner. Le titre indique bien la thématique qui servira de fil conducteur aux nouvelles réunies dans ce recueil. C'était un défi très intéressant à relever, et j'ai tenu à proposer un texte d'une certaine ampleur (le titre : "Pour que s'anime le ciel factice"). J'apprécie particulièrement les publications de Rivière Blanche, c'est donc avec enthousiasme que j'ai accepté de participer au projet. Au sommaire, on retrouve une nouvelle de ma précieuse compagne, Ariane Gélinas, mais également des textes de Jean-Louis Trudel, Orson Scott Card, Pierre Gévart et bien d'autres encore.

En bref, un dégel littéraire des plus emballants, avec d'autres projets à venir que je dévoilerai ici lorsqu'ils se seront concrétisés.

Je termine ce billet en vous souhaitant un agréable printemps 2013.