25 octobre 2009

Le 31 octobre...

J'incarnerai le Baron DesOmbres dans le spectacle La Fabuleuse histoire du Théâtre Tintamarre :

01 octobre 2009

Visite guidée de la confiserie musicale

Récemment, le journaliste français Jean-Emmanuel Deluxe (alias Jean-Emmanuel Dubois) a publié, chez le défunt éditeur SCALI, un intéressant volume consacré au « cinéma rock ». Paraissait presque simultanément un autre ouvrage sympathique, Bubblegum et sunshine pop, la confiserie du rock, aux Cahiers du Rock (Hélas, cet éditeur n’a pas de diffuseur québécois ni canadien. Il faut donc commander le livre d’Europe si on veut l’obtenir chez nous).Dans une série d’interviews, de commentaires, de suggestions et d’articles, l’ouvrage fait le tour de deux genres à la fois décriés et paradoxalement en voie de reconnaissance, le bubblegum et la sunshine pop. Si j’avoue avoir un faible pour le second (j’y reviendrai), le premier des deux genres a également son charme acidulé. La bubblegum, ce sont des chansons rock légères, un peu absurdes, répétitives, presque infantiles, qui, d’ailleurs, portent bien leur nom. Deluxe voit les racines du genre dans la novelty song (dont l’un des exemples serait le Monster Mash – on exploite une idée rigolote, un concept limité dans une chanson au refrain entêtant) : « Chansons aux paroles stupides et répétitives, à base d’onomatopées et d’allitérations [qui abordent] une thématique aussi idiote qu’obsédante », peut-on lire.Un exemple remarquable de ce genre de concept – en version nettement plus « garage » – serait la chanson Surfin’ Bird du groupe américain The Trashmen, formation du début des années 1960 dont le look de boyscout contrastait avec le caractère abrasif de leur chanson emblématique (En 1962, nombre de parents ont dû détester ce « single » démentiel dont les paroles se bornent à répéter que « l’oiseau est un mot » (The Bird is a word). Un épisode de la série animée Family Guy est centré sur cette chanson, le père Griffin écoutant ce disque jour et nuit, au désespoir de sa famille). Comme l’écrit Deluxe, la « bubblegum est souvent liée aux personnages de dessins animés et à l’univers enfantin ». Il cite les Archies, Josie and the Pussycats et les Banana Splits à titre d’exemple. Un pas de plus vers l’abstraction : de la musique (théoriquement) jouée et interprétée par des personnages en deux dimensions. Plus près de l’univers de ce blogue, on peut mentionner la série télé The Groovie Ghoulies, étonnant assemblage de segments animés qui était diffusé, quand j’étais tout jeune, sous un titre invraisemblable : Les Croque-Monstres. Époque où les monstres avaient la cote auprès des kids, comme en témoignaient des céréales qui en célébraient le culte ! Les épisodes de The Groovie Ghoulies, d’une vingtaine de minutes, alignaient les jeux de mots les plus navrans, déclamés avec emphase par des personnages improbables. La série se déroulait dans un château hanté habité par un vampire, un loup-garou, une créature de Frankenstein, un squelette animé, une plante carnivore, une téléphoniste vampirique, une sorcière et d’autres personnages du genre. Il n’y avait pas de réelles « histoires », seulement une succession vertigineuse de vignettes prétextes à accumuler des jeux de mots consternants (au premier degré) ou amusants (au trentième). Chaque épisode mettait en vedette la performance d’un groupe rock farfelu comme The Rolling Headstones ou The Mummies and the Puppies (dont je vous laisse imaginer l’apparence).Essentiellement un produit de studio, la bubblegum a ce côté gentiment dingue et halluciné qui permet de commencer la journée dans une sorte de… bulle… justement ! Le tout est à l’image du nom de l’un des groupes-phares du genre, l’impensable The 1910 Fruitgum Company !