08 avril 2007

Exotica !



J'habite à Trois-Rivières... pour l'instant !

L'un des attraits de cette ville, pour l'amateur de curiosités, de dépaysement et d'encanaillement kitsch que je suis, c'est certainement le COCONUT MOTEL, qui abrite le COCONUT BAR, un établissement voué au culte de l'esthétique polynésienne. On découvre sur place un décor pittoresque qui ne peut laisser indifférent ; lorsqu'on évolue dans cette recréation fantasmée de l'Exotisme (notez le "e" majuscule), on a l'impression de parcourir les pages d'une vieille bande-dessinée, de vivre un roman d'espionnage, d'être même sur la couverture écornée de ce roman, un vieux colt 45 dissimulé sous le veston de notre complet trois-pièces. Quoi de mieux que d'arpenter le décor en carton-pâte d'un film d'aventures de série B des années 60...? Ne manquent à l'appel que le jazz frénétique des sixties, qu'un verre d'absinthe à portée de la main, qu'une valise remplie de documents secrets à remettre à un agent déguisé en touriste américain, qu'une vamp improbable, assise au comptoir en train de siroter un aku-aku dans un verre en forme de noix de coco ou de savourer un bloody-mary dans un crâne d'ivoire... Ce genre d'endroit sort d'un rêve, d'un rêve fiévreux et halluciné ; on est loin de la quotidienneté, de l'ordinaire et de la grisaille. Tant pis si c'est factice ! Je préfère une hallucination enivrante à une monotonie réaliste. Pas vous ?

Hors du COCONUT BAR, debout dans le stationnement, regardons les "cabines" des motels un peu partout, cet entassement typique propre aux road movies qui explorent l'Amérique profonde... Rêves, divagations, rêves encore. Ce mot, décidément, se glisse bien dans un verre bleu rempli d'un liquide coloré dont l'odeur vous submerge comme le parfum d'une inconnue prématurément disparue.



Ce week-end, dimanche après-midi, en fait, je suis allé y faire un tour en compagnie de mon ami P... de passage à Trois-Rivières. On a pris un apéritif sympa avant le souper. L'endroit était pratiquement désert, à part un jeune couple charmant qui buvait dans des verres bariolés. Il y avait, près de nous, cette immense fontaine surmontée d'un pont... Il y avait ces masques sur les murs, ces portraits de jeunes Polynésiennes dont certaines rappellent l'actrice Laura Gemser, ces chaises en osier qui évoquent la célèbre affiche du film EMMANUELLE...

Il y avait... oh... bien d'autres choses encore, mais il fait bon, parfois, de garder un peu de mystère en réserve, afin de s'en servir pour semer les plus belles fleurs baroques dans son jardin secret...

4 commentaires:

Clifford Brown a dit...

Je suis jaloux, mes toutous. Quand nous irons là, mon vieux, je veux qu'on boive beaucoup plus QU'UN apéritif avant le souper.

Tu vas sortir de là à quatre pattes mon TAAAAABARNAK ! ;-)

Frédérick a dit...

Ahahah ! Tu iras nager dans la fontaine sous le pont ?

Le jeudi, ils organisent des soirées karaoké !

Patrick a dit...

Hahahah !! Voir Clifford nager sous le petit pont !! Je l'imagine tellement bien ! :p

Les soirées karaoké ?! Gulp ! Mister Brown pourrait refaire son Elvis.

Frédérick a dit...

Lors d'une telle soirée, j'ai "interprété" Folsom Prison Blues de Johnny Cash. Le responsable du karaoké ne cessait de dire que mon imitation était parfaite !